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Historique

La Fondation Dapper, institution privée, reconnue d’utilité publique et à but non lucratif, a été créée en 1983 par Michel Leveau, chef d’entreprise, philanthrope et passionné d’art. Elle œuvre depuis près de quatre décennies pour les arts de l’Afrique, des Caraïbes et de leurs diasporas.

La Fondation Dapper.

Émanation de la fondation, le Musée Dapper s’est ouvert en 1986 sous la direction de Christiane Falgayrettes-Leveau et a présenté une cinquantaine d’expositions regroupant des œuvres appartenant à des collections publiques et privées prestigieuses y compris celles de la fondation. Des ouvrages de référence visant à mieux faire connaître les arts africains anciens sont publiés parallèlement. Par ailleurs, l’activité éditoriale inclut des ouvrages de littérature adulte et jeunesse, puis récemment la conception et la réalisation de livres d’art numériques gratuits.

En 2000, Dapper se dote d’un outil plus adapté à ses ambitions : son nouvel espace, plus grand, où sont organisées des expositions aux thématiques croisées, s’ouvre à l’art contemporain. En 2017, Dapper entame une troisième vie : la fondation devient nomade et quitte son espace parisien. Depuis, conformément au souhait du fondateur, Dapper développe des collaborations à l’échelle internationale avec des expositions en Afrique et dans les Caraïbes. La Fondation Dapper particulièrement présente au Sénégal dès 2012, participe à des manifestations d’art contemporain dont la Biennale de Dakar, met en place des projets d’envergure dans l’espace public comme sur l’île de Gorée, et organise des résidences d’artistes.

La mission de la Fondation – soutenir les arts de l’Afrique d’hier et d’aujourd’hui – se poursuit en divers lieux afin de toucher de nouveaux publics et de sensibiliser les nouvelles générations et notamment les afro-descendants, à la richesse des cultures du passé et à la dynamique des productions contemporaines.

la Fondation Dapper

La Fondation Dapper a été créée en décembre 1983, à Amsterdam, par Michel Leveau avec pour objectif initial d’aider, par l’organisation d’expositions et l’attribution de bourses de recherche, à la connaissance et à la préservation du patrimoine artistique de l’Afrique subsaharienne. Elle œuvre depuis près de quarante ans à la promotion des arts de l’Afrique, des Caraïbes et de leurs diasporas.

La Fondation Dapper.

Émanation de la Fondation, le Musée Dapper s’est ouvert, sous la direction de Christiane Falgayrettes-Leveau, en mai 1986, avec trois expositions simultanées : Ouvertures sur l’art africain, au m

Musée des Arts décoratifs, Les Cabinets de curiosités au XVIIe siècle et Figures de reliquaire dites kota dans son propre espace, un hôtel particulier construit en 1901 par l’architecte Charles Plumet, au 50, avenue Victor Hugo, à Paris (16e). De 1986 à 1998, le Musée Dapper a présenté trente expositions thématiques, pour la plupart conçues et réalisées par Christiane Falgayrettes-Leveau, réunissant des œuvres sélectionnées dans le fonds propre de la Fondation, mais également dans les musées du monde entier et dans des collections privées.

Les éditions dapper

Les expositions sont accompagnées d’ouvrages de prestige publiés par les Éditions Dapper. Collectifs et pluridisciplinaires, abondamment et soigneusement illustrés, ils réunissent les textes des meilleurs spécialistes, historiens, historiens de l’art, anthropologues ou ethnologues. L’activité éditoriale s’est ouverte ensuite aux littératures d’Afrique, des Caraïbes et de leurs diasporas, et comprend désormais :

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L'ouverture à l'art contemporain...

Entre 1998 et 2000, deux années de réflexion menèrent à l’ouverture d’un nouveau lieu (35 bis, rue Paul Valéry, Paris 16e) à quelques pas du précédent et plus adapté à une ambition élargie : offrir un espace de rencontre et de partage unique en son genre aux créations de l’Afrique, des communautés caribéennes, africaines-américaines et métisses d’Europe, d’Amérique latine et de l’océan Indien. Ce nouveau lieu était doté d’un espace muséographique de 500m2 réparti sur trois salles, dont l’une était plus particulièrement destinée à la présentation d’œuvres d’artistes contemporains, faisant écho aux œuvres d’arts anciens exposées dans les deux autres salles selon une thématique prédéfinie. Le Musée Dapper a ainsi présenté, jusqu’à sa fermeture en juin 2017, près de cinquante expositions avec, depuis l’an 2000, un élargissement à l’art contemporain. Le nouveau Musée Dapper fut inauguré le 30 novembre 2000 avec l’exposition Arts d’Afrique, qui réunissait cent cinquante œuvres « traditionnelles » d’anthologie, provenant pour partie de grands musées internationaux. Le livre de référence qui l’accompagnait fut coédité par Gallimard et Dapper. L’ouverture du lieu fut ensuite marquée, en 2001, par la présentation des trois premiers bronzes du grand sculpteur sénégalais Ousmane Sow et par l’exposition Lam métis, consacrée à l’artiste cubain Wifredo Lam, ami de Picasso, de Breton et de Césaire, dont les tableaux furent mis en résonance avec des sculptures anciennes d’Afrique et d’Océanie. Dès lors, le Musée Dapper continua à présenter pendant seize années des œuvres d’arts anciens tout en intégrant dans ses expositions thématiques les créations – peintures, sculptures, installations, photographies, vidéos – d’artistes contemporains.

La salle de spectacle

L’espace de la rue Paul Valéry offrait également aux visiteurs une librairie boutique, un café et une salle de spectacle où se sont produits des rencontres et des échanges exceptionnels... De nombreuses manifestations furent accueillies parmi lesquelles :

  • des concerts et des spectacles de danse,
  • des pièces de théâtre, veillées et lectures,
  • des spectacles pour enfants (contes, cirque, marionnettes),
  • des conférences-débats réunissant des anthropologues et des ethnologues autour des thèmes de l’exposition et des écrivains autour de sujets ayant trait à la littérature,
  • En partenariat avec RFI, puis seule, la Fondation Dapper a organisé des ciné-rencontres (projections suivies débats entre le public, des réalisateurs, comédiens et spécialistes des thématiques abordées.

Qui était Olfert Dapper ?

Dapper naît à Amsterdam vers 1635, dans un quartier populaire ; il est baptisé à l’église luthérienne en janvier 1636. En mai 1658, il est inscrit à l’université d’Utrecht. Deux ans plus tard, il signe « doctor medicinæ ». Mais rien ne prouve qu’il ait reçu une formation médicale. Contrairement à ses contemporains, il n’a fait reproduire aucun portrait dans ses livres. Il semblerait que cet humaniste n’ait jamais quitté les Pays-Bas, où il meurt le 29 décembre 1689.

Olfert Dapper publie en 1663 une description historique d’Amsterdam, puis en 1665 une traduction en néerlandais des œuvres d’Hérodote. D’autres textes suivront. Participant à un courant d’activité éditoriale qui se développe à Amsterdam, Dapper a un peu plus de trente ans lorsqu’il entreprend des recherches géographiques auxquelles il se consacre jusqu’à la fin de ses jours. Il se lance dans une vaste entreprise en abordant successivement l’Afrique (1668), la Chine (1670), la Perse et la Géorgie (1672), l’Arabie (1680), etc.


L’ouvrage le plus connu d’Olfert Dapper demeure Naukeurige Beschrijvinge der Afrikaensche Gewesten dont il existe deux éditions hollandaises – rares – datées de 1668 et de 1676, publiées par le graveur Jacob Van Meurs. Deux ans après la première publication, l’Anglais John Ogilby fait paraître une traduction infidèle. L’année d’après suit une version allemande. La traduction française Description de l’Afrique est publiée en 1686. Pour rédiger son ouvrage sur l’Afrique, Dapper a consulté, pendant environ trois ans, un nombre important d’ouvrages d’histoire, de géographie et des récits de voyage. Mais il ne se contente pas d’un travail de compilation, il parvient à réaliser une synthèse intéressante des documents consultés. La Description de l’Afrique* constitue, aujourd’hui encore, un ouvrage fondamental pour les africanistes et pour tous ceux qui souhaitent mieux connaître le Continent africain.

En effet, Dapper fut le premier à s’appuyer sur une démarche interdisciplinaire associant étroitement la géographie, l’économie, la politique, la médecine et l’étude des moeurs. Contrairement à certains de ses contemporains, Dapper n’a pas rédigé un ouvrage de curiosités exotiques, mais une oeuvre pour la postérité.

*Le texte allégé a été publié dans Objets interdits, Éditions Dapper, 1989, avec des contributions portant sur la vie et l’œuvre sur la vie et l’œuvre d’Olfert Dapper. Le texte intégral est consultable sur le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France.

Les Fondateurs

▪︎ Michel Leveau (1930-2012)

Né le 30 novembre 1930 à Neuilly-sur-Seine, Michel Leveau, chevalier de la Légion d’honneur, fut élève au lycée Saint-Louis avant de rejoindre l’École polytechnique et de devenir ingénieur du Corps des Mines.

Michel Leveau a travaillé en Afrique, commençant sa carrière à la Direction des Mines et de la Géologie de l’ancienne Afrique-Occidentale française (1957-1959), puis fut nommé directeur des mines et de la géologie de 1960 à 1961. De 1960 à 1963, il devient conseiller du ministre de l’Industrie du Sénégal, puis, de 1963 à 1966, directeur des mines au ministère français de l’Industrie, rapporteur de la commission de l’eau et rapporteur de la commission d’aménagement du territoire. De 1971 à 1980, Michel Leveau a été directeur général de la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) au Gabon, puis administrateur délégué de 1981 à 1996. Il fut en même temps président de la société de 1985 à 1988. Michel Leveau fut également professeur d’économie à l’IIAP (aujourd’hui l’ENA) de 1964 à 1977. Il prit sa retraite en 1996 pour se consacrer à l’activité de la Fondation Dapper.

Passionné par le continent africain, Michel Leveau a créé la Fondation Dapper pour les arts africains en 1983. Le musée Dapper, émanation de la Fondation Dapper, dirigée par son épouse Christiane Falgayrettes-Leveau, a présenté à Paris une cinquantaine d’expositions entre mai 1986 et juin 2017.

Michel Leveau s’est éteint à l’âge de 81 ans, le 14 novembre 2012, sur l’île de Gorée, au large de Dakar (Sénégal), où il préparait deux expositions « hors les murs », Masques et Mémoires, qui ont été inaugurées le 8 décembre 2012 et constituent un hommage à sa mémoire.

DISTINCTIONS

Chevalier de la Légion d’honneur
Officier de l’ordre de l’Étoile équatoriale (Gabon)
Décoration du mérite gabonais

HOMMAGES

Les expositions Masques et Mémoires, 2012

Hommage d’Aurélie Filippetti, ministre de la Culture

Soirée d’hommage rendue au musée Dapper le 14 novembre 2012

L’exposition Chefs-d’œuvre d’Afrique dans les collections du Musée Dapper, 2015

Portrait Michel Leveau
Portrait Michel Leveau

▪︎ Christiane Falgayrettes Leveau

Née en Guyane française, Christiane Falgayrettes-Leveau arrive en métropole à l’âge de trois ans. Elle étudie les lettres modernes à Paris X Nanterre, suit les cours de Maryse Condé et de Jacques Chevrier sur les littératures négro-africaines et obtient sa maîtrise en 1982 avec le mémoire Le Personnage du griot dans le théâtre négro-africain d’expression française.

Elle travaille pendant trois ans comme assistante de publicité aux Éditions Masson et devient journaliste spécialisée dans la littérature africaine d’expression française pour RFI et pour diverses revues de 1979 à 1983.

Cofondatrice avec son époux, Michel Leveau, de la Fondation Dapper en décembre 1983, puis du musée Dapper en 1986, elle a fait de ce musée à la fois un lieu d’exposition, une maison d’édition et un espace culturel de référence.

Auteur de Supports de rêve en 1989, de Corps sublimes en 1994, elle coécrit la plupart des publications liées aux expositions qu’elle organise (dont l’ouvrage Arts d’Afrique, lauréat du prix du livre d’Art 2000 décerné par le Syndicat national des Antiquaires). Elle est aussi l’auteure de Kalita, album jeunesse illustré par Philippe Davaine (Éditions Dapper, 2005).

Membre du comité scientifique du futur musée des Arts premiers de 1998 à 1999, membre du conseil d’orientation de l’établissement public du musée du quai Branly de 1999 à 2004, membre du Comité pour la mémoire de l’esclavage de janvier 2004 à janvier 2009, elle est chevalier de la Légion d’honneur et a été vice-présidente de l’Agence de promotion et diffusion des cultures d’Outre-mer de 2012 à 2017.

Depuis 2012, elle est également présidente de la Fondation Dapper.

 

DISTINCTIONS

Chevalier de la Légion d’honneur

© Fondation Dapper - photo Aurélie Leveau.