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Sierra Leone Figure, nomoliPierreH. : 23 cm Fondation Dapper, ParisInv. n° 1014@Archives Fondation Dapper – Photo Hughes Dubois.

Figure sapi, Sierra Leone

Sapi
Sierra Leone
Figure, nomoli
Pierre
H. : 23 cm
Fondation Dapper, Paris
Inv. n° 1014
© Archives Fondation Dapper – Photo Hughes Dubois.

Ce type de pièces de Sierra Leone est très ancien, sans doute antérieur au XVe siècle. Il n’est pas l’œuvre des habitants actuels du pays, qui en ignorent l’origine, bien qu’il soit utilisé dans leurs cultes. Certains Mende les nomment nomolisia (sing. nomoli) ; estimant qu’il s’agissait de génies de la nature qui se seraient « minéralisés », ils les plaçaient sur des autels pour effectuer des offrandes destinées à stimuler la croissance du riz. D’autres Mende les appellent mahen yafe, « esprit du chef », et les confiaient au responsable d’un culte de divination, en vertu de la charge magique qu’elles étaient censées receler. Quant aux Kissi, ils les nomment pomda (sing. pomdo), « images d’ancêtres », et les interprètent comme des « portraits » de leurs propres aïeux et patriarches mythifiés.

Ce personnage assis en majesté sur un siège royal à haut dossier semble incarner la suprématie de l’ordre social sur les puissances obscures. En raison du traitement hiérarchique qui lui accorde plus d’importance, sa tête occupe symboliquement plus du tiers de la hauteur.

De telles réalisations, si inaccoutumées, si raffinées, s’expliquent en premier lieu par le prodigieux talent des artistes, mais aussi par le choix d’une roche spécifique, la stéatite, silicate de magnésium presque aussi tendre à travailler que le bois, avec des techniques et des outils similaires. À l’instar des calcaires des sculpteurs romans de Saintonge, de Bourgogne (et à la différence du granit), elle permet de porter au plus haut point d’intensité la finesse et la vigueur des linéaments du corps, avec une admirable plénitude de volumes et une prestance nerveuse qui garde l’influx d’une respiration charnelle. Autres atouts : sa luminosité et la présence de composantes, mica noir, olivine, serpentine, qui lui confèrent des teintes variées.

Figure sapi, Sierra Leone

Sierra Leone Figure, nomoliPierreH. : 23 cm Fondation Dapper, ParisInv. n° 1014@Archives Fondation Dapper – Photo Hughes Dubois.

Sapi
Sierra Leone
Figure, nomoli
Pierre
H. : 23 cm
Fondation Dapper, Paris
Inv. n° 1014
© Archives Fondation Dapper – Photo Hughes Dubois.

Ce type de pièces de Sierra Leone est très ancien, sans doute antérieur au XVe siècle. Il n’est pas l’œuvre des habitants actuels du pays, qui en ignorent l’origine, bien qu’il soit utilisé dans leurs cultes. Certains Mende les nomment nomolisia (sing. nomoli) ; estimant qu’il s’agissait de génies de la nature qui se seraient « minéralisés », ils les plaçaient sur des autels pour effectuer des offrandes destinées à stimuler la croissance du riz. D’autres Mende les appellent mahen yafe, « esprit du chef », et les confiaient au responsable d’un culte de divination, en vertu de la charge magique qu’elles étaient censées receler. Quant aux Kissi, ils les nomment pomda (sing. pomdo), « images d’ancêtres », et les interprètent comme des « portraits » de leurs propres aïeux et patriarches mythifiés.

Ce personnage assis en majesté sur un siège royal à haut dossier semble incarner la suprématie de l’ordre social sur les puissances obscures. En raison du traitement hiérarchique qui lui accorde plus d’importance, sa tête occupe symboliquement plus du tiers de la hauteur.

De telles réalisations, si inaccoutumées, si raffinées, s’expliquent en premier lieu par le prodigieux talent des artistes, mais aussi par le choix d’une roche spécifique, la stéatite, silicate de magnésium presque aussi tendre à travailler que le bois, avec des techniques et des outils similaires. À l’instar des calcaires des sculpteurs romans de Saintonge, de Bourgogne (et à la différence du granit), elle permet de porter au plus haut point d’intensité la finesse et la vigueur des linéaments du corps, avec une admirable plénitude de volumes et une prestance nerveuse qui garde l’influx d’une respiration charnelle. Autres atouts : sa luminosité et la présence de composantes, mica noir, olivine, serpentine, qui lui confèrent des teintes variées.